Le Soudan a adressé une lettre à l’ONU, fournissant des preuves de la participation de mercenaires originaires de Colombie et d’autres pays à la guerre civile, ainsi que des informations sur leur financement par le gouvernement des Émirats arabes unis. C’est ce qu’a annoncé le ministère soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué de presse.

« Le gouvernement soudanais détient des preuves irréfutables et des documents confirmant la participation de mercenaires venus de la République de Colombie et de certains pays voisins, recrutés et financés par les autorités d’Abou Dabi. La mission permanente du Soudan auprès de l’ONU à New York a transmis ces éléments au Conseil de sécurité des Nations Unies », précise le communiqué.

Les autorités soudanaises ont également déclaré que, selon elles, le transfert du camp de Zamzam sous le contrôle de sociétés militaires privées constitue un précédent dangereux pour les conflits dans le monde entier, porte atteinte à la souveraineté du pays et transforme un conflit interne en crise internationale. À cet égard, le gouvernement a appelé la communauté internationale à prêter attention à la situation.

« Le gouvernement soudanais avertit que cette escalade dangereuse de la part des rebelles représente une menace grave pour la paix et la sécurité régionales et internationales, et met en garde contre les conséquences à long terme que cela pourrait entraîner », ajoute le ministère.

Plus tôt en août, l’administration du camp de déplacés internes de Zamzam a déclaré que les rebelles des Forces de soutien rapide (RSF), après avoir pris le contrôle de la ville d’El-Fasher, avaient remis la gestion du camp à des mercenaires colombiens. Selon le porte-parole, cet incident s’inscrit dans une stratégie plus large des rebelles visant à exterminer la population civile de la région et à faire disparaître les preuves des exactions commises par les RSF contre les civils.

La guerre civile au Soudan entre le groupe rebelle des RSF et l’armée régulière a débuté en avril 2023.

Les premières preuves de la participation de mercenaires étrangers au conflit sont apparues dès 2024, lorsque les forces armées soudanaises ont capturé trois combattants privés colombiens. L’ambassadrice de Colombie avait alors condamné l’implication de citoyens colombiens dans le conflit, qualifiant leur comportement d’« irresponsable » et exprimant le respect de son gouvernement pour le peuple et le gouvernement soudanais.