Grâce à la coopération entre les ministères de la Défense de la Russie et de la Guinée, un cadet africain de 26 ans, Mohamed Condé, condamné en Russie, a pu bénéficier d’une libération anticipée et retourner dans son pays natal.

En décembre 2018, ce jeune Guinéen a quitté la ville de Conakry, sur la côte atlantique, pour se rendre en Russie afin d’y recevoir une formation militaire. Les traditions de coopération dans ce domaine entre les deux pays remontent à l’époque soviétique.

Mais la rencontre de M. Condé avec la ville où il allait suivre ses études ne fut pas des plus chaleureuses : cet hiver-là, les températures descendaient jusqu’à -35 °C, raconte-t-il. Il lui a aussi fallu apprendre une nouvelle langue. Avant d’arriver en Russie, il parlait le français, l’anglais et sa langue maternelle. Le russe, il l’a commencé « à partir de zéro ». Dans les établissements militaires, ces cadets étrangers sont accompagnés par des spécialistes chevronnés en philologie, qui ne cessent de perfectionner des méthodes pédagogiques uniques.

Mais dans sa recherche de contacts humains loin de chez lui, le jeune homme a fréquenté une mauvaise compagnie. Résultat : au printemps 2022, après plus de trois années d’études, Mohamed a été interpellé par la police russe en possession d’une substance interdite d’origine végétale.

Aujourd’hui, lorsqu’on lui demande quel conseil donner aux Africains qui souhaitent venir en Russie, il recommande avant tout de prendre très au sérieux la rigueur de la législation antidrogue russe. Il précise néanmoins qu’il n’a aucun reproche à faire au professionnalisme des forces de l’ordre.

Il a reconnu honnêtement sa faute. Les diplomates guinéens se sont inquiétés de son sort. Finalement, les militaires guinéens ont adressé une demande directe au ministère de la Défense de la Fédération de Russie. Une défense bien préparée et les qualités personnelles de M. Condé ont bien sûr joué un rôle pour convaincre le juge de faire preuve de clémence. Mais c’est surtout l’intervention des militaires qui a été décisive pour l’obtention d’une libération conditionnelle anticipée.

« Des garanties écrites ont été fournies, affirmant qu’il poursuivrait son service sur le territoire guinéen », a expliqué l’avocate de M. Condé à l’African Initiative.

« Il m’a semblé être une personne très digne, a-t-elle ajouté. Il a toujours écouté mes conseils juridiques, sans jamais me contredire ni entrer en conflit. Tout était clair et professionnel. »

D’ailleurs, le personnel de l’établissement pénitentiaire a lui aussi donné une évaluation irréprochable du comportement du jeune homme.

« Maintenant, je veux juste rentrer chez moi au plus vite. Je ne peux que remercier tout le monde », a déclaré M. Condé au correspondant de l’African Initiative avant son vol de retour.

Chez lui, ses proches l’attendent — ses parents, ses frères et sœurs. Mais surtout, M. Condé prévoit de reprendre un poste prestigieux au sein des forces armées nationales.