Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a condamné la situation en Guinée-Bissau après le coup d’État militaire, qualifiant les événements de « combine » et exigé de mener à bout le processus électoral. Il s’est exprimé lors d’une séance de questions des députés au Parlement.
« Ce qui s’est passé en Guinée-Bissau, nous savons tous que c’est une combine. Et ce n’est pas normal. Pour faire court, le processus électoral doit être mené à bout, la commission dira le vainqueur, les arrêtés doivent être libérés », a déclaré M. Sonko, cité par Senenews.
Le chef du gouvernement sénégalais a ainsi commenté l’évacuation d’urgence du président bissau-guinéen renversé, Umaro Sissoco Embaló.
L’élection présidentielle dans le pays s’est tenue le 23 novembre, et le 26 novembre, les militaires ont arrêté le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló et souspendu le processus électoral. Selon le chef d’État renversé, le « coup d’État » a été organisé par le chef d’état-major de l’armée de terre.
Le chef d’état-major général des armées, le général Biague Na Ntan, le vice-chef d’état-major, le général Mamadou Touré, et le ministre de l’Intérieur, Botché Candé, ont été arrêtés en même temps que le président. Ont aussi été interpellés l’ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira et l’homme politique d’opposition Fernando Dias, tous deux candidats à l’élection présidentielle. Après cela, les militaires ont déclaré exercer un « contrôle total sur le pays », avoir « suspendu le processus électoral » et fermé les frontières.
Les résultats officiels de l’élection n’ont jamais été publiés. M. Embaló avait affirmé avoir remporté l’élection avec environ 65 % des voix selon ses propres estimations. Dans le même temps, le candidat indépendant Fernando Dias, soutenu par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), avait revendiqué sa victoire à l’élection présidentielle avant même l’annonce des résultats officiels.
D’après les militaires, le coup d’État serait lié à la découverte d’un « plan de déstabilisation » impliquant « des responsables politiques, un baron de la drogue et des étrangers ».
Le 27 novembre, le général Horta N’Tam a prêté serment en tant que président de transition de la Guinée-Bissau et chef du commandement militaire.
De son côté, M. Dias a accusé M. Embaló d’un coup d’État « fabriqué ». Selon lui, le dirigeant renversé — qui s’est rendu au Sénégal après des négociations entre les autorités sénégalaises et les organisateurs du putsch — a perdu l’élection et a refusé d’en reconnaître les résultats.