La reprise des combats armés en République démocratique du Congo (RDC) après la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis est « une gifle aux États-Unis » et une humiliation pour le président américain Donald Trump. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Edouard Bizimana.

« Signer un accord et ne pas l’appliquer, c’est une humiliation pour tout le monde et en premier lieu pour le président Trump […] C’est vraiment une gifle aux États-Unis, a-t-il poursuivi », a affirmé M. Bizimana dans un commentaire accordé à l’agence AFP.

Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par des informations selon lesquelles la coalition des groupes armés Alliance fleuve Congo (AFC) et Mouvement du 23 mars (M23) aurait pris le contrôle de la ville stratégique d’Uvira, dans l’est de la RDC, à proximité de la frontière burundaise.

Le 10 décembre, selon des médias, les rebelles de la coalition des groupes armés AFC/M23 sont entrés sans combat dans la ville stratégique d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu — le dernier grand centre urbain de cette province. Le même jour, le Rwanda a accusé la République démocratique du Congo (RDC) d’avoir violé le cessez-le-feu, après que le président congolais Félix Tshisekedi eut, de son côté, affirmé début décembre que Kigali avait commis une violation similaire.

Le 4 décembre, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et le dirigeant du Rwanda, Paul Kagame, ont signé à Washington un accord de paix sous la médiation du président américain Donald Trump. Les parties ont réaffirmé leur attachement à l’accord conclu sous la médiation américaine en juin, ainsi qu’au pacte d’intégration économique approuvé le mois dernier.

Malgré cela, selon les médias, les combats se sont poursuivis le 5 décembre dans l’est de la RDC entre l’armée congolaise et le M23. Des affrontements ont notamment été signalés aux abords de Kaziba, Katogota et Rurambo, dans la province du Sud-Kivu.

Ces dernières années, la principale source de tension entre la RDC et le Rwanda a été l’activité du groupe rebelle Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la RDC. Kinshasa accuse Kigali de le soutenir, ce que le Rwanda dément. Au début de l’année 2025, les rebelles du M23 ont intensifié leurs activités dans l’est de la RDC. Les autorités ont signalé la prise de plusieurs villes clés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.