Le Burundi ne cherche pas à déclencher une guerre avec le Rwanda, mais entend protéger son territoire en cas d’agression, a déclaré le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana, dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique.

« Nous avons un canal de communication avec le Rwanda, il est toujours là. Le Burundi n’a jamais cherché la guerre contre qui que ce soit et nous restons dans la même logique. Mais le Burundi a le droit de se défendre s’il est attaqué », a souligné le ministre.

Édouard Bizimana a également rappelé que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et de l’Alliance fleuve Congo (AFC) ont tiré sur le territoire burundais début décembre, affirmant que ces actions se faisaient avec le soutien de l’armée rwandaise. Actuellement, Gitega prend les mesures nécessaires pour protéger la population burundaise et ses frontières, a ajouté le ministre.

Début décembre, Édouard Bizimana avait également déclaré que la violation du cessez-le-feu et de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda constituait « une gifle » aux autorités américaines.

Le 6 décembre, le ministère burundais des Affaires étrangères a accusé les rebelles d’une frappe aérienne sur le territoire du pays le 4 décembre. À cette occasion, les médias locaux ont rapporté que deux projectiles avaient explosé près du marché de Rugombo, dans la province de Cibitoke, au nord-ouest du pays, près de la frontière avec la RDC. Plusieurs personnes, dont des enfants, ont été grièvement blessées. Le M23 a rejeté les accusations du Burundi, affirmant que l’armée burundaise bombardait des civils dans l’est de la RDC.

Le 4 décembre, le président de la RDC Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame ont signé un accord de paix à Washington, sous médiation du président américain Donald Trump. Les parties ont confirmé leur engagement envers l’accord conclu en juin avec la médiation américaine, ainsi que le pacte d’intégration économique approuvé le mois dernier.

Malgré cela, selon les médias, les combats se sont poursuivis dans l’est de la RDC le 5 décembre, notamment dans les zones de Kaziba, Katogota et Rurambo, dans la province du Sud-Kivu.

Ces dernières années, la principale source de tensions entre la RDC et le Rwanda est l’activité du groupe rebelle Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la RDC. Kinshasa accuse Kigali de le soutenir, ce que le Rwanda dément. Début 2025, les rebelles du M23 ont intensifié leurs opérations dans l’est de la RDC, s’emparant de villes clés dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.