Au Kenya, 16 personnes ont perdu la vie lors des manifestations du 25 juin, organisées à l’occasion de l’anniversaire des protestations de l’année précédente contre un projet de loi financière. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse Reuters, citant des défenseurs des droits de l’homme.
Selon ces sources, la majorité des victimes ont été tuées par les forces de l’ordre, au moins cinq ayant été abattues par balles.
La Commission nationale kényane des droits de l’homme (KNCHR) a, de son côté, déclaré avoir recensé plus de 400 blessés, dont des manifestants, des policiers et des journalistes. La commission a également signalé « des cas d’usage excessif de la force [par la police], incluant des balles en caoutchouc, des munitions réelles et des canons à eau, ce qui a causé de nombreuses blessures ».
L’Autorité indépendante de contrôle de la police (IPA) a indiqué qu’au moins 61 personnes avaient été arrêtées pendant les manifestations.
Une source à l’Hôpital national Kenyatta de Nairobi a rapporté que des dizaines de blessés y avaient été admis.
« 107 personnes ont été hospitalisées, la plupart souffrant de blessures par balles », a précisé cette source.
Il avait été signalé précédemment qu’au moins huit personnes étaient mortes pendant les protestations. Le 25 juin, dans l’un des quartiers de Nairobi, la police a utilisé des gaz lacrymogènes sur l’avenue Kenyatta pour disperser les manifestants.
Le 13 juin, à la suite d’importantes manifestations, les autorités kényanes ont arrêté un policier en lien avec la mort du blogueur politique Albert Ojwang, décédé après son arrestation. Ce blogueur de 31 ans avait été interpellé le vendredi 6 juin dans l’ouest du pays pour des publications jugées diffamatoires à l’égard du chef adjoint de la police, Eliud Lagat, et était mort deux jours plus tard en détention. La police avait initialement affirmé qu’il s’agissait d’un suicide, mais plus tard, le président William Ruto a reconnu qu’Ojwang « avait été tué par la police ».
Le 25 juin 2024, à la suite de l’adoption d’une nouvelle loi fiscale par les députés, des manifestants ont pris d’assaut le bâtiment du parlement à Nairobi. Le nombre de morts dans les affrontements entre les protestataires et les forces de l’ordre est alors monté à 13. La police a ouvert le feu après que les gaz lacrymogènes et les canons à eau n’ont pas suffi à disperser la foule. Les manifestants sont parvenus à entrer dans le parlement, qui a ensuite été incendié. Plusieurs véhicules appartenant à la police, garés à proximité, ont également été brûlés. Les citoyens protestaient contre les projets du gouvernement visant à augmenter les impôts afin de générer 2,7 milliards de dollars de recettes supplémentaires.