Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré samedi 16 août que son diplomate arrêté récemment au Mali et accusé d’avoir participé à une tentative de déstabilisation des institutions est l’objet d’«accusations sans fondement». C’est ce que rapporte France 24, en se référant au Quai d’Orsay.

« Un dialogue est en cours (avec les autorités maliennes) afin de dissiper tout malentendu » et obtenir la « libération sans délai » de ce membre de l’ambassade de France à Bamako, a ajouté le ministère.

La diplomatie française souligne que le Français arrêté bénéficie du « statut de la convention de Vienne régissant les relations diplomatiques », et demande sa libération « en application de cette convention ».

Le gouvernement de transition du Mali a annoncé le 14 août l’arrestation du citoyen français Yann Vezilier. Il est accusé d’avoir agi «pour le compte des services de renseignement» avec un groupe de militaires maliens afin de déstabiliser ce pays africain.

Selon des informations non officielles relayées par les médias locaux, M. Vezilier serait lieutenant-colonel des forces armées françaises. Figurent également sur la liste des accusés deux généraux de brigade des Forces armées maliennes — Abbas Dembélé et Néma Sagara — ainsi que quatre lieutenants-colonels, un capitaine, un caporal et un sergent.

Dans un entretien accordé à l’African Initiative, Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de Défense, sécurité et protection civile du Conseil national de transition du Mali, a indiqué que Vezilier, avant son arrestation, avait travaillé pendant un an au Mali en tant que deuxième secrétaire de l’ambassade de France. Selon M. Ouattara, le diplomate avait établi des liens avec des militaires de haut rang et des personnalités politiques et formé des « cercles où il endoctrinait idéologiquement ces personnes ».

M. Outtara a également précisé que les dispositions de la convention de Vienne sur l’immunité diplomatique ne s’appliquaient pas à Vezilier, car il avait été « pris en flagrant délit ».