Au Sénégal, plusieurs étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ont été blessés lors d’affrontements avec les forces de sécurité pendant les protestations du 3 décembre, rapporte le portail local Seneweb.

Selon le portail, les étudiants manifestent depuis plusieurs semaines pour exiger le paiement de leurs bourses. Le 2 décembre, l’administration de l’université a sollicité l’intervention des forces de l’ordre « afin de garantir la sécurité des campus », après quoi des affrontements entre étudiants et policiers ont éclaté sur le campus universitaire.

« Depuis plusieurs semaines, les universités sont le théâtre d’affrontements répétés et les tensions croissantes inquiètent la population. Des blessés graves sont signalés, parfois évacués en urgence vers des hôpitaux, car le dialogue a cédé la place à la confrontation », a déclaré la députée Fatou Diop Cisse.

Elle a condamné « l’intrusion des forces de l’ordre dans le campus social, sous réquisition du recteur, rappelant que l’accès devrait viser la sécurité et non la violence ». La députée a appelé le président du Sénégal et la direction de l’université à poursuivre le dialogue avec les étudiants, à garantir la sécurité sur le campus et à assurer le paiement intégral des bourses.

En novembre, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a qualifié de « honte » pour le pays la proposition du Fonds monétaire international (FMI) concernant la restructuration de la dette.

Selon les estimations du FMI, à la fin de l’année dernière, la dette totale du secteur public sénégalais, incluant les entreprises publiques, atteignait 132 % du PIB, dont 4 % représentaient les arriérés sur les dépenses intérieures.

En août, M. Sonko a présenté un nouveau plan de relance économique pour le Sénégal, promettant de financer 90 % de l’initiative grâce aux ressources internes et d’éviter un endettement supplémentaire. La nouvelle stratégie vise à réduire le déficit budgétaire de 12 % du PIB en 2024 à 3 % en 2027 et prévoit la suspension de tout nouvel emprunt extérieur.

En mars, le FMI a suspendu son programme d’aide au développement et a appelé les autorités sénégalaises à entreprendre d’urgence des réformes pour résoudre le problème de la dette du pays.